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à pied de Lyon à Jérusalem
6 juillet 2015

3 Paray le Monial ... Compostelle - Rome - Jérusalem

 

 

   
 
Vign_1122_la_renaissance
LE CHUCHOTEMENT DE COMPOSTELLE  
 
Retraite ! Redoutable repli sur soi ou chance de retraite-ment …
Tuer le vieux personnage honteux, faire le deuil des poisons de l’âme (alcool, tabac) 
et tel Saint Paul, mon Patron, trouver mon chemin de Damas, le Chemin de Compostelle. 

 

Un seul appel , un appel direct, à voix basse,
le 10 Juin 1997, et par cet appel, le vieil homme survit 
avec l’aide aussi de sa femme et de sa fille, d’amis et compagnons futurs. 
Encore fallait-il être attentif, sinon disponible, à ce chuchotement de l’Esprit. 

 

L’Espérance et le Bonheur en pleine Lumière ! Cette Lumière qui m’indiquait la route à suivre. 
Le Christ ne m’avait donc pas abandonné. 
Le moment était venu de changer de peau et de me retrouver, identique à moi-même, profondément. 

 

Saint Jacques de Compostelle aura d’abord les traits de Guillaume, l’ami initiateur, 
et une réunion chez les "Amis de Saint Jacques " à Lyon renforce ce qui est désormais un projet ferme, 
et une date : Pâques 1998. 

 

D’ici-là, préparation minutieuse, et … réflexion hivernale qui met de côté le projet. 
Momentanément, car le grain ne meurt pas, et je suis prêt. 
Bonne forme physique et morale, et même spirituelle. 
Une année de climat conjugal attentionné, et sans stress, notre couple aussi est prêt. 

 

Lundi de Pâques, je prends le train à Lyon-Perrache en direction du Puy, sous une neige inattendue ; 
elle illumine un paysage familier que je découvre avec un regard neuf. 
Et c’est à pied que je me dirige vers l’Ouest, rejoindre Monseigneur Jacques, 
avec qui j’ai pris rendez-vous il y a plusieurs mois. 

 

Solitude, et en même temps Liberté retrouvée, nourrie de réflexion et de prière, 
soutenue aussi par les émissions de Radio Chrétienne de France : 
le baladeur radio tient lieu de bâton de pèlerin, et rythme parfois cette marche vers Compostelle. 
Histoire et Légende de Saint Jacques, chemin qui échappe à l’usure du temps, 
chemin vivant, chemin qui ouvre grande la Porte du Ciel à ces humains, femmes et hommes, 
qui acceptent sans plainte l’effort, la frugalité, la précarité, les intempéries, les barrières linguistiques 
et … le sac qui pèse .

 

Et voici que le plateau Castillan, dans son immensité, révèle la rondeur de la Terre,
la seule verticalité étant celle du clocher roman qui attire l’œil vers le haut. 
Là, mes racines charolaises et latines vibrent à la vision d’une Abbaye 
dont la richesse d’accueil des moines 
et l’ambiance chaleureuse des pèlerins évoquent la grande époque de Cluny. 

 

D’autres visions, parfois celtiques ou romaines, rappellent au souvenir cette terre bourguignonne 
de compagnons bâtisseurs qui ont semé leur savoir, 
construit et orné des églises, des cathédrales, des monastères. 
Nous autres, compagnons pèlerins, ressentons tout cela, chacun à sa manière, 
selon sa foi ou son besoin spirituel. 

 

J’ai compris que ce n’est pas l’arrivée à Saint-Jacques de Compostelle qui est l’aboutissement, 
mais bien le Cheminement en direction du tombeau du Saint. 
Si ce pèlerinage confère un nouveau sens à ma vie, 
c’est bien par cette Lumière du Champ des Étoiles, conscience de l’Ailleurs. 
Arrivée le 4 Juin 1998, pour la Sainte Clotilde, fête de Maman à qui je dédie ce texte. 

Depuis … Maman nous a quitté, elle allait vers ses 96 ans, 

heureuse d’avoir pu voir son fils "à la télé" sur le chemin de Compostelle…
cette fois avec ARTE

 

 je reprenais la route à vélo dès Pentecôte 1999. 
Ces deux parcours ne se comparent pas : 

 

l’un permet en 2 mois, grâce à la marche, une recherche plus personnelle et spirituelle ; 

 

l’autre plus court (1 mois seulement !) demande presque autant d’efforts 
mais facilite une approche plus culturelle, des visites de monuments plus nombreuses ! 
Car s’il est des marches où l’on se fuit … où l’on se perd, 
il est heureusement des marches d’espérances et de joie où l’on se cherche et où l’on se trouve … 
à chacun sa route, mais quand nos routes se croisent, c’est un jaillissement d’étoiles au "Campus Stella ". 
 
Aujourd’hui je me prépare pour mon chemin vers Jérusalem 
avec le secret espoir d’être, parmi d’autres, un Pèlerin de la Paix. 

 

Mais jamais je n’oublierai ce chemin de Compostelle qui me colle à la peau. 
Il ne se passe pas une journée sans que je ne pense aux amis rencontrés, 
à ces fabuleux paysages que nous avons traversé avec ou sans ampoules, 
avec ou sans tendinite, à l’étape et à son ambiance chaleureuse, 
à son cortège d’odeurs, de ronflements mais, et surtout, de joie de vivre. 
C’est peut-être cela le mystère du pèlerinage 
et le désir intense de m’approcher de l’Être Suprême. 

 

Ainsi, avec Péguy, 
"Quand nous aurons joué nos derniers personnages, 
Quand nous aurons posé la cape et le manteau,
Quand nous aurons jeté le masque et le couteau,
Nous vous rappellerons nos longs pèlerinages "… 
En chemin !  PAUL NOËL 2001 
 
  
Chemin de partage 
 
L’ ÉMOTION PARTAGÉE  "EN ROUTE" SUR UN CHEMIN "MOTORISE"  VERS COMPOSTELLE 
 
.....A pied en 1998, en vélo en 1999, cette année en autocar : ce chemin n'en finit pas de me coller à la peau ! 

 

Mais pourquoi, cette fois-ci un voyage organisé en groupe?
Fallait-il être aussi stupide, pour dissimuler ma "folie Compostelle"? 
Mon devoir n'était-il pas de faire partager mon émotion ? 
L'occasion m'était fournie par l'Association "Philomène de Lyon" et sa cohorte empreinte d'une originalité Jacquaire.
L'organisation de ce projet m'a demandé cette fois un effort nouveau qui n'était plus physique :
alors de quel effort allons-nous parler ? 
Tout simplement savoir écouter et partager. 

 

En quelques mots, une pérégrination de 13 journées et surtout de 13 nuitées :
"caser" tout le monde au bon moment, avec la bonne personne …
et au bon prix n'est pas chose aisée,
car la vie au sein d'un groupe n'est pas toujours de tout repos et nécessite parfois un effort à celui qui n'y est pas forcément enclin.
 
Heureusement une minutieuse préparation au sein d'une équipe soudée ne m'autorisait aucune fantaisie. 
Un travail de préparation, de partage et de cheminement avait débuté une année avant le départ. 
Ainsi, petit à petit ce chemin se dessinait parfois dans l'enthousiasme, parfois dans l'imprévu.
Quel bonheur de cheminer à nouveau à pied sur ce chemin de traditions.
Ce plaisir fut hélas trop souvent contrarié par une organisation bien légitime. 

 

Il est bien évident que pour tout pèlerin, la marche est un moteur, mais le but de "Philomène de Lyon"
n'est-il pas d'associer la rencontre avec Monseigneur Jacques
et un parcours touristique pour les non marcheurs qui souhaitent découvrir les sites, les monuments, les retables … 
Avons-nous eu des ampoules ? … Avons-nous eu un "ressenti Compostelle" ? 
Au milieu d'un groupe indéfini aux motivations incertaines, aurais-je eu, pour ma part :
Un voyage d'agrément, 
Un pèlerinage traditionnel,
Ou une rencontre entre amis, anciens pèlerins ? 

 

Eh bien, je l'avoue, souvent j'ai été le Témoin et le Confident du long Cheminement Intérieur de certains participants. 
Une fois de plus, nous avons la preuve qu'il n'est pas anodin de partir à la recherche de l'Etoile de Compostelle,
que nous, Pèlerins, avons eu la chance de voir scintiller en nous. 

 

A nouveau, la folie Compostelle allait se manifester pour certains par le désir intense de marcher
sur les pas de nos compagnons pèlerins …loin, seul et à pied. 

 

Pèlerin, atteindras-tu "l'autre rive" ? 
COMPOSTELLE MAI 2002 

 

"Ultreia…Ultreia …e sus eia…en car, c'est cool…
et je n'ai pas d'ampoules…" 
(d'après l'Ami Pèlerin Maurice, d'Écully !...) 
 
Pèlerin, Rien ne t'est dû !... et Toi, Sauras-tu accueillir l'Etranger ?
 
Se présenter Pèlerin et Catholique, avec son sac sur le dos est-il un bon" ticket" d'accueil ?
J'affirme que c'est avec des" petits" que j'ai le plus fraternisé et en dehors de toutes Considérations religieuses.
J'ai regretté que " mon" église, parfois, me rejette, car il n'y avait pas de place ...

 

" mais où est Dieu? "
s'écriait Débora à Pise devant la porte restée ostensiblement fermée du Monastère.

 

Heureusement Assise, par la voix de mon Ami Franciscain Battite
me rappelait l'Expérience Spirituelle  de St François
et que toi, pèlerin, parti de France, tu devrais un peu réfléchir :
 
que rien ne t'était dû et que tu devrais faire preuve d'humilité !

 

J'avoue que cette rencontre allait remettre de l'ordre dans mes " prétentions " et qu'effectivement, il me fallait
encore avancer un peu pour mieux regarder et reconnaître l'Autre.
J'ai été vite rassuré en mesurant la générosité de tous ces Hôtes qui m'ont reçu et qui continuent à m'écrire ...
Suis-je d'ailleurs moi-même capable, aujourd'hui, d'accueillir l'Étranger ?
 
 
 
Des étoiles de Compostelle vers le lumière de la Nativité, ce pèlerinage s'inscrit dans un cheminement personnel.
Faire sienne ces paroles du père Ihidoy, le Célèbre "Curé de Navarenx" :

 

"Je considère les pèlerins comme des pionniers d'une société qui est en train de germer et de se chercher ...
Je crois que ces pèlerins sont des hommes et des femmes qui sont en train de quêter,
de chercher et de tracer un nouveau chemin pour la société."
Alors que la Paix est malmenée dans bien des pays, Paul a souhaité mettre son pèlerinage sous ce signe
 
 
Mon but était donc :
 
relier les trois villes saintes de la chrétienté
           Compostelle Rome Jérusalem 
"'approcher" au mieux les trois principales religions monothéiques
       Chrétienté Islam Judaïsme
être à ma façon un humble "Pèlerin de la Paix" 
 remercier toutes les personnes qui m'ont aidé à sortir de d'alcool
       Leur témoigner que désormais " je marche "
Enfin et surtout rendre Grâce à Dieu au soir de ma vie .
 
Avant d’aller plus loin et d’entreprendre ma longue marche avec vous, je tiens à vous dire grand merci  !
Merci aussi à mon Épouse Marie et à ma Fille Valérie qui ont su m‘aider à la préparation et à signer le « bon de sortie«  ! . 
 
Une précision : Cette « causerie » permet à aider financièrement  
l’ Association Paray-Bethléem 
 
et  très humblement  fait suite à tout le travail déjà été entrepris ici à l’initiative de Monsieur le Député-maire Jean Marc Nesme, 
 
en récoltant des Dons pour l’ Orphelinat de « La Crèche de Bethléem » 
 
et plus globalement nous sensibiliser tous aux problèmes de cette Région du Monde en nous association aux récents efforts de Paix .
 
 En partant vers notre aventure, ayons une pensée pour toutes et tous qui n’avez plus la chance de marcher,
une pensée pour mes camarades en souffrance à qui je dis
« Bon Courage à Vous qui essayez de guérir .
Nous savons tous que le chemin est parfois long, très long !...
avec beaucoup "d'ampoules » !
 
Nous savons ce que chuter et rechuter veut dire...
 
Mais en Charollais, ne dit-on :"la pluie n'arrête pas le pèlerin" ! 
 
 
Le pèlerin a décidé de marche Seul, à pied, et loin de « chez lui » !
 
C'est, en tous cas, l'une des raisons qui le pousse à se mettre en route pour ce voyage vers le Cœur,
qui est Son Propre Pèlerinage Intérieur.
 
Le pèlerin ne se suffit plus de manger, boire, dormir, gagner, dépenser de l'argent... Il désire Aimer, Croire, Partager !
 
Sur son chemin, il dresse pas à pas, presque naturellement, le Bilan de sa vie, de ses relations avec l'Autre,
de ses erreurs, de ses vanités et aussi de ses envies profondes.
 
Le pèlerin part à la rencontre de Lui-même, on peut appeler cela la quête du sens. Il accomplit un rite:
il pourra alors rentrer chez Lui la conscience en paix, mais... 
N'y a-t-il pas un autre pèlerin, 
 
Un autre pèlerin qui, 
au terme de son pèlerinage, ne peut être satisfait ? 
 
Il a découvert une autre réalité qu'il ne soupçonnait pas, et c'est alors, sur le chemin mystérieux, que ses pas le guideront à nouveau. 
 
On dira de lui qu'il s'est effectivement "mis en route" et qu'il aura renoncé définitivement, ou l'espère-t-il,
à ses drogues habituelles qui l'emmuraient dans une vie sédentaire trop ordinaire; 
 
en quelque sorte, ses pensées étaient à l'étroit. 
 
En observant bien les compagnons rencontrés depuis mon initiation en 1998,
nombreux sont ceux qui, un jour, se mettent en route mais, peu sont ceux qui persévèrent jusqu’au bout de leur chemin. 
Ceux-là tenteront des aventures aussi belles que respectables.
On dira qu’ils ne seront pèlerins que le temps de leur chemin mais, en fait, ils ne seront que ‘’ voyageurs ‘’. 
 
Voilà la différence fondamentale qui me décide définitivement à poser mes jalons et à observer : 
SANTIAGO, à l’ Ouest - JÉRUSALEM, à l’ Est

 

Mais, juste avant Le Grand Départ, il me faudra retourner à mes Sources…
à mes Racines charolaises, retrouver Cluny, ses Moines bâtisseurs et précurseurs sur le ‘’Camino Francès’’,
Et enfin, au loin, imaginer que le Mont Sinaï m’attend ! 

 

ICI SERA LA CROISÉE DE MES CHEMINS VERS LA PAIX ET VERS L’AMOUR 
Mais, pèlerin de quelle paix, de quel amour parles-tu ? …le sais-tu ?... 
Alors tu rêveras avec le poète chinois LI BO :
 
‘’comme les fleurs de mon pêcher,
Mes pensées sont parties se promener vers d’autres climats, vers d’autres terres
Qui ne sont pas du monde des hommes’’. 
 
On dira du pèlerin :
 
CELUI QUI ATTEINT L’ AUTRE RIVE
 
Mais pèlerin…
QUI T’ ATTEND ? Et SERAS TU PRÊT ? 
 
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